Brève présentation de l’invitée, activité ou profession, lieu de naissance ou pays d’origine, formation ou parcours, lieu de vie.
Chloé Trivellini, je suis la fondatrice de la plateforme culturelle Island Cultura et de la résidence d’artistes Island Cultura Art Residency sur l’île de Paros.
Je suis née à Genève où j’ai fait des études de droit et je vis actuellement entre le Mexique et la Grèce.
Parlez-nous de votre lieu de résidence, ville ou région, activité et si ou ce que vous aimez votre lieu de résidence ?
J’ai l’immense privilège de partager mon temps entre les Cyclades en été et la péninsule du Yucatan en hiver. Je voyage également beaucoup, pour mon activité mais aussi pour le plaisir. Lorsque je suis chez moi, que ce soit en Grèce ou Mexique, j’en profite pour me ressourcer. Paros a une énergie très particulière, apaisante et stimulante à la fois. Un café sur le port de Naoussa ou une balade en bateau pour se prélasser dans une crique déserte sont mes activités préférées, outre à organiser de nombreux dîners entre amis à la maison. Quant au Mexique, comment ne pas tomber amoureux ! Les mexicains sont si accueillants et leur culture, colorée dans tous les sens du terme.
Vos adresses incontournables près de chez vous ? (restaurant, marché, galerie, musée, à ne pas manquer, adresse intime ou secrète, etc)
A Paros, ne manquez pas de prendre un « mezé » chez Maria sur la place de Lefkes et son emblématique ancien « kafeneio » tout peint de jaune. Pour un dîner romantique, Siparos demeure mon restaurant préféré alors que lorsque je veux faire la fête je me rends chez Barbarossa à Naoussa. Pour un déjeuner typique, rien de tel qu'Halaris dans le petit village de pêcheurs de Piso Livadi. Le monastère de Saint Antoine à Marpissa est un endroit magique à visiter au coucher du soleil, la vue à 360 degrés y est imprenable et Arsenia, la gardienne des lieux, réserve toujours une anecdote et un petit verre de souma (eau de vie locale) aux visiteurs. Côté shopping, mes incontournables sont All We See Is The Sea, l’atelier Yria de Stelios Ghikas et Artisun.
Au Mexique, j’adore déjeuner à l’Hotel Esencia situé sur la plage de Xpu-Ha. L’ambiance, le service et la margarita y sont divins ! Récemment, j’ai découvert un endroit fabuleux : Neek Tulum. Situé sur les bords d’une lagune turquoise, c’est un lieu enchanté où passer une journée. On y sert une cuisine locale fraîche sur fond de musique funk soul. Azulik Uh-May quant à lui, est un musée hors du commun alliant traditions ancestrales, art et technologie. Situé dans la jungle aux abords de Tulum, le complexe abrite notamment des œuvres d'Ernesto Neto. Pour une magnifique sélection d’objets issus de l’artisanat mexicain, Baobab Deco Boutique à Playa del Carmen offre une variété arrivant de tout le Mexique et pour les amateurs de copal et autres encens, ne partez pas sans avoir fait des achats chez Sacay Tulum.
Vos adresses préférées sur Terre ?
Il y en a tant… Parmi elles, le Metropolitan Opera de New York. J’y ai vu mon premier opéra à l’âge de 15 ans et j’y retourne dès que je peux ; les productions y sont incomparables.
Une adresse incontournable pour les amateurs d’art et de gastronomie, comme moi, est Casa Maria Luigia, l’hôtel restaurant de Massimo Bottura et Lara Giltmore à Modène. Leur collection d’art contemporain est disséminée dans la propriété, à la portée des visiteurs. Quant au diner, il n’a d’égal que le petit-déjeuner !
Un endroit parfait pour se ressourcer est Habitas Bacalar, au bord de la lagune des sept couleurs, au sud de la péninsule du Yucatan. Tout y est réuni pour se relaxer et déconnecter.
Un déjeuner les pieds dans l’eau chez To Thalassaki à Tinos est une tradition estivale à laquelle je ne manque jamais. On peut y arriver par la route, mais y arriver en bateau a quelque chose de magique.
Sans prétention mais à la position imbattable, l’hôtel Las Restingas sur la plage de Puerto Piramides dans la péninsule Valdés en Argentine permet d’être au plus près des baleines et de s’endormir au son de leur chant.
Le Xaranna Okavango Delta Camp d' andBeyond au Botswana permet de retrouver son âme d’enfant, notamment, en observant les éléphants à quelques mètres à peine de la terrasse.
Manger des sushis à Tokyo chez Ishijima c’est s’immerger dans la plus pure tradition japonaise.
Pensez-vous qu'il soit important de voyager et pourquoi ?
Voyager est essentiel car rien ne nous enseigne autant que les voyages. Ceux-ci nous inspirent, nous instruisent et nous induisent à la réflexion. A travers les voyages l’on devient plus ouverts, plus tolérants, car plus conscients. Le voyage nous permet d’accéder à des connaissances infinies en nous offrant l’opportunité de découvrir d’autres cultures et d’élargir notre point de vue.
Que pensez-vous de l’avenir du voyage et ce que nous devons (citoyens) considérer ?
Evidemment, l’on ne peut être insensible au phénomène du tourisme de masse et ses effets néfastes. Malheureusement, pour beaucoup, voyager est devenu synonyme de « consommation » et non « d’expérience », alors qu’idéalement, un voyage devrait être envisagé comme une découverte.
Que conseillerez-vous ?
Dans un monde où tout va si vite, voyager devrait être synonyme d’immersion. Il ne s’agit pas de temps, car on peut faire une escapade de 2 jours et s’imprégner d’un lieu. Il s’agit de voyager de façon réfléchie, consciente et surtout respectueuse des lieux que l’on visite.
En tant que femme, comment jugez-vous l’avenir de notre terre ou de nos sociétés. ?
La fermeture et le repli sur soi de nos sociétés me préoccupent. Dans un monde où l’on ne cesse de se déplacer, où l’on a accès à tout, tout le temps, et dans lequel tout semble désormais admis, je trouve qu’en réalité il y a un manque d’ouverture vers l’autre et encore beaucoup de jugement. Il est important de garder à cœur des valeurs telles que l’écoute et le respect de l’autre.
Comment pensez-vous y contribuer ? Des femmes qui vous marquent?
Je suis convaincue que tout comme le voyage, l’art permet le dialogue car il transcende bien des différences. L’art nous permet de changer le regard que l’on pose sur le monde qui nous entoure. J’espère donc pouvoir continuer à promouvoir les échanges culturels et artistiques, tout comme l’accès à l’art contemporain, dans le but de stimuler ce dialogue.
Les femmes que j’admire le plus sont toutes ces femmes anonymes, ces héroïnes de tous les jours dont les valeurs et la résilience permettent jour après jour d’amener nos sociétés à plus d’ouverture et de tolérance. Malheureusement, le rôle des femmes est encore trop souvent sous-estimé, en particulier lorsqu’il ne revêt pas un aspect lucratif. Je suis donc particulièrement appréciative de ces femmes qui se battent au quotidien pour leurs convictions sans nécessité de reconnaissance.
Quel serait votre rêve de voyage ?
Un périple au Pérou ; un voyage en catamaran en Polynésie ; un tour du Rajasthan suivi d’une cure ayurvédique dans le Kerala.