“Je me demande souvent si les gens à l’intérieur peuvent sentir que je regarde. C’est infiniment bizarre d’être là, en pleine nuit avec un appareil photo. J’ai peur de franchir la ligne parfois mais mon désir de faire des photos intéressantes l’emporte sur ma peur et mon hésitation.”
- Todd Hido
Todd Hido nous guide dans les profondeurs de l’Amérique et ses étendues infinies de banlieues identiques. Quelque part entre les bâtiments stérilisés d’Edward Hopper et les communautés impénétrables de David Lynch. Le photographe américain compile depuis des années d’étranges voyages au cœur de la banlieue tout en conduisant sans but — ne rencontrant que des personnes ou des paysages occasionnels.
Façades ternes, espaces vides et brouillard électrique. Grâce à de longues expositions, la lumière sculpte les objets et émousse les contours des personnes. Mais il ne se passe pas grand-chose. Les maisons somnolent sous le poids de leur propre uniformité. Tandis qu’à l’intérieur, leurs habitants tuent le temps en se prélassant. Même la nature semble s’ennuyer.