Situé entre les Champs-Elysées et la Tour Eiffel, le Musée d’Art Moderne de Paris, palais emblématique exceptionnel de l’architecture des années 30, est sans conteste l’un des établissements phares du champ culturel parisien. Il est aussi par sa collection, riche de plus de 15 000 œuvres, l’un des plus grands musées d’art moderne et contemporain de France.
Ses collections permanentes présentent les grands courants artistiques allant du XXème siècle à la scène actuelle, illustrés par des artistes majeurs de l’histoire de l’art : Picasso, Dufy, Modigliani, Derain, Picabia, Chagall, mais aussi Boltanski, Parreno et Peter Doig. Le musée dispose d’œuvres exceptionnelles comme les deux premières versions de "La Danse" de Matisse ou "La Fée électricité", chef d’œuvre monumental de Raoul Dufy.
Pour la petite histoire, les musées d’art moderne – l’un de la Ville, l’autre de l’Etat – furent créés en 1937, à l’occasion de l’Exposition internationale des arts et techniques dans la vie moderne.
Depuis longtemps, la Ville de Paris souhaitait scinder les collections du musée du Petit Palais pour créer un musée d'art moderne, dédié aux courants artistiques du XXe siècle. La même réflexion s’était engagée, par l’Etat, autour du musée du Luxembourg et du Jeu de Paume. Cette réflexion donna naissance au projet conjoint du Palais de Tokyo.
Le concours d’architecture ouvert en 1934 fut remporté par l’équipe de Jean-Claude Dondel et André Aubert, jeunes architectes épaulés par deux architectes d’expérience, Paul Viard et Marcel Dastugue. Le Palais de Tokyo, construit donc en 1937, comprend deux grandes ailes perpendiculaires à la Seine, aux lignes simples, reliées par un portique d’honneur formant péristyle et ouvrant sur des terrasses et des emmarchements qui descendent jusqu’au fleuve. Cet élégant bâtiment allie des éléments classiques et modernes. La décoration architecturale est centrée sur l’extérieur. Elle a été volontairement exclue de l’intérieur du bâtiment. Le décor sculpté suit une thématique mythologique en accord avec la fonction de l’édifice, centrée sur la figure d’Apollon musagète (dieu des arts), entourée de centaures et de nymphes.
L'État installe ainsi le Musée d'art moderne national en 1947, avant de le transférer au Centre Pompidou en 1977, tandis que la Ville de Paris y crée le Musée d'art moderne en 1961.