Il n’est pas toujours évident de parler de la Chine dans le contexte géopolitique actuel, d’autant plus quand il s’agit de s’y rendre en imaginant retrouver les origines glorieuses d’un demi continent.
Des choix sont à faire et les à prioris à laisser le plus largement possible àdomicile. Mais même armé de la plus grande objectivité, j’avoue que mes nombreux séjours ne m’ont pas encore permis d’y voir claire.
L’image de la carte du menu de nos restaurants chinois, où les plats sont désormais numéros et aussi nombreux que l’annuaire téléphonique local, reflète peut-être assez bien les points de vues ou gôuts à satisfaire.
C’est d’abord un pays formé de régions tout aussi diverses que riches aux cultures incomparables. C’est clairement aussi la notion de temps qu’il faut considérer, toutes ces régions n’ont clairement pas eu droit au même calendrier. En certainement alors la dictature de Pékin n’a pas non plus usé du même gant pour soigner ses sujets.
Sans revenir sur la question du Tibet qui m’est chère et encore malheureusement l’unique réelle région où la médiatisation balbutie quelques réalités, le pays divise en tentant de réunir et ainsi prendre la place la plus convoitée sur l’échiquier du Monde. Elle s’est surdéveloppée en affichant fièrement, à chacun de juger, des réussites architecturales ou technologiques dignes de ce qui peut faire office de référence mais devient vite muette quand il s’agit de se pencher sur la condition humaine chère à Céline ou autres préceptes défendus par nos droits d’Hommes.
C’est souvent le poing dans la poche qu’il faut partir et admettre notre condition de poupée de papier. C’est un peu, décision faite de partir, faire comme si on ne savait pas… Choix cornélien en ce qui me concerne mais choix fait motivé partout d’abord une sincère curiosité et largement par cette envie de réellement pouvoir revenir avec ma propre opinion. Le constat est donc décevant puisque à ce titre je réaffirme que celle-ci n’est pas encore faite.
Alors que dire ? Au delà d’un jugement clair qui pour ma part n’est pas le plus objectif ni positif, je chéris encore l’utopie de croire que c’est aussi grâce à nous, touristes, motivés par quelconque excuse du départ que nous participerons à échanger ce qui nous semble bon ou réellement participer aux décision de ce monde.
Alors, yeux mis clos, arrêtons nous là où il faut admettre que rien ne peut enlever à la beauté des lieux ou des rencontres. Là où semble-t’il il faut s’avouer quela Chine est riche. Là où les racines de notre propre histoire trouve quelques origines et qui ont su aussi faire fleurir quelques détours essentiels.
Là où enfin l’humilité rejoins la raison et me renvois aussi la question de savoir qui je suis pour émettre quelconque jugement de valeur. Là où comme il me plaît aussi à être sans trop vouloir comprendre mais juste sentir au travers d’émotions restées elles curieuses et objectives.
Voilà donc quelques idées positives….
Les Pandas, la Grande muraille, les nouilles et les baguettes, le riz, les vases,la porcelaine, les estampes, le palais interdit, les néons, le plastique, les prix, le canard laqué, les raviolis, les feux d’artifice, les écrans, l’alphabet, la poudre, les casinos, le papier, l’imprimerie, la boussole, l’étrier, les parapluies, le nouvel an, les signes, le livre rouge, le yangtsé, confucius, le taoïsme, ses 56 nationalités, l’acuponcture, les allumettes, les cerfs-volants, les bonsaïs, la soie et le rire jaune…
Pour ce qui concerne là où il est bon de séjourner j’ai fais le choix de proposer des lieux réfléchis par ses propriétaires qui ont certainement fait le même constat que moi en tentant de concilier leurs propres doutes avec ces idées positives.…
La venise de l’Orient du Yunnan. Certainement une des plus belle région de Chine qui s’exporte par son thé et qui enfin révèle à son pèlerin des vallées désormais classées comme patrimoine de l’Humanité par l’UNESCO en 1997. Lavielle ville de Lijiang également classée, abrite l’hôtel reconstruit dans unancien palais, où je dois admettre que rien n’a été laissé au hasard etl’héritage culturel parfaitement respecté. On est à une heure des montagnes« Jade Dragon » qui ont abrités les nombreuses minorités ethniques ayantfuit le régime et dont les cultures ont été préservées au cours des siècles et désormais devenus un sanctuaire sacré. On surnomme la ville la Venise del’Orient de par ses centaines de canaux inventés en par les chinois, rappelons-le et c’est très certainement, avec la plus sincère objectivité, une région à découvrir ou ne pas manquer si votre voyage passe par la Chine.
Pékin bouillonne, Pékin transgresse, Pékin explose mais Pékin reste aussi Pékin.Certes la ville est désormais à l’échelle des gigantesques capitales américaines. En dix ans la ville s’est issue au rang des plus grandes etmodernes capitales mondiales. Mais Pékin à su garder ses traditions, mis envaleur ses sites historiques et certains quartiers n’ont pas encore abandonnés son quotidien ancestral. Il faut avouer que l’expérience est bluffante. Il fautadmettre que la ville ne représente plus le pays, n’est plus isolée au centredu pays mais inscrite dans notre monde comme désormais ces villes qui ont su développer leur propre identité. On ne va pas à New York aux Etats-Unis comme on ne va pas ä Pékin en Chine, ni à Tokyo au Japon. Toutes ont désormais une dimension supérieure, le jeux étant de retrouver ces quelques indices rappelant que l’onest bel et bien en Chine. Cette Chine qui n’avoue pas son désir de nousressembler mais se trahis par son tempérament et qui nous nargue tout en avouant à nos vieux continents l’amour qu’elle leurs voue. L’Aman est un bijou rare qui s’est installé face au Palais d’été. A 15 kilomètres du centre de Pékin, l’Amanabrite des pavillons privés centenaires à quelques pas des sites incontournables de l’UNESCO, la grande muraille, le temple du Paradis ou lacité interdite. Si on doit séjourner à Pékin, l’adresse est un must.
A l’ouest du « West Lake » site inscrit également au patrimoine del’humanité, l’Aman s’est installé dans un village séculaire et pris le pari deproposer un séjour en pleine campagne qui vit encore de ses traditions. C’estune base exceptionelle pour s’immerger au cœur du boudhisme, de faire la visitedes dizaines de temples somptueux et partager son chemin avec ces bonzes auxrobes safrannées. C’est un contraste déroutant et révélateur entre une Chineayant surexploité ses villes tout en laissant ses campagnes chanter les tradfitions d’antan. Ce sont 47 villas implantées au cœur des plantations dethé et à quelques kilomètres d’Hangzhou. Si les plus sceptiques sont àconvaincre des beautés du pays alors c’est sans aucun doute que le voyage s’impose dans ces régions qui ne peuvent laisser son hôte cultiver qu’un regard dubitatif. J’en suis rentré rasséréné…
Quant àenvisager un réel voyage ou l’organisation d’un séjour plus détaillé, nous sommes désormais convaincus d’avoir réunis les meilleurs agences réceptives afin d’y voir un peu plus clair.
Sans ironie aucune, le pays vaut largement lavisite et malgré ma prise de position volontairement nuancée, j’avoue bienentre nous que la Chine est belle.
Nicolas Ambrosetti
Market magazine, Juin 2016