On a découvert son travail au festival IMAGES de Vevey... On a adoré son livre.
Diplômée des Beaux-Arts, Gloria Oyarzabal diversifie son activité entre le cinéma, la photographie et l'enseignement. Elle est co-fondatrice et programmatrice du cinéma indépendant "La Enana Marrón" à Madrid dédié à la diffusion du cinéma d'auteur, expérimental et alternatif. Elle a vécu 3 ans à Bamako, au Mali, faisant des recherches sur la construction de l'idée d'Afrique, les processus de colonisation/décolonisation, les nouvelles tactiques du colonialisme et la diversité autour des différentes voix des féminismes africains.
En 2017, elle est sélectionnée pour la résidence d'artiste Ranchito Matadero Nigeria/Southafrica entre Madrid et la fondation Art House Lagos (Nigeria) qui lui permet de développer ses recherches autour de la colonisation du concept de femme. Depuis 1996, travaille dans le monde du cinéma en prenant soin de la direction artistique et de la photographie de courts métrages expérimentaux et de documentaires.
Dans son livre Woman Go No’Gree, elle fait entendre les différentes voix du féminisme qui s’expriment en Afrique, tout en interrogant sa position de « femme blanche privilégiée ». Elle démontre notamment, à partir d’un travail sur des images d’archives, que la société des Yoruba n’était absolument pas genrée jusqu’à la colonisation. Les pratiques sociales y étaient de fait organisées selon l’âge ou la lignée. Cette décentralisation du récit, la photographe la poursuit avec le Prix Elysée en se penchant sur le sujet des restitutions, questionnant l’idée de propriété, d’appartenance, de spoliation… et rappelant au passage que les musées ne sont pas neutres.