Photojournaliste américain, né le 6 décembre 1898 à Dirschau, en Prusse-Occidentale, mort le 23 août 1995 à Oak Bluffs, dans le Massachusetts.
D'origine allemande, Alfred Eisenstaedt est envoyé au combat de 1916 à 1918 et revient blessé aux deux jambes. Passionné de photographie, il en fait sa profession en 1929 et s'intègre au dynamique photojournalisme allemand. Durant les années 1920 et au début de la décennie suivante, il se trouve particulièrement influencé par Erich Salomon, pionnier du documentaire photographique.
Eisenstaedt manie avec talent son appareil Leica 35 mm. Au début des années 1930, ses photographies sont publiées dans de nombreux magazines européens. Il couvre l'ascension d'Adolf Hitler et, en 1935, réalise une série de clichés sur l'Éthiopie juste avant son invasion par l'Italie. La même année, il émigre aux États-Unis. En avril 1936, ce pionnier du reportage journalistique est l'un des quatre premiers photographes de Life pour lequel il réalise la couverture du second numéro. Il devient le photographe phare du magazine avec quatre-vingt-dix couvertures et la publication de deux mille cinq cents reportages.
Photographe des rois, des dictateurs et des stars de cinéma, Eisenstaedt est aussi la mémoire des gens ordinaires surpris dans les situations de la vie quotidienne. Selon ses propres dires, son objectif est de trouver le moment juste, celui qui raconte une histoire, et de le capturer. Plusieurs anthologies de ses photographies ont été publiées, parmi lesquelles : Alfred Eisenstaedt. Witness to Our Time (1966, « Alfred Eisenstaedt. Témoin de notre temps »), People (1973, « Gens ») et Eisenstaedt : Germany (1981, « Eisenstaedt : Allemagne »). Il est également l'auteur d'une autobiographie : The Eye of Eisenstaedt (1969, « L'œil d'Eisenstaedt »).